"Je m’appelle Eduardo. Depuis mes 4 ans, j'ai toujours voulu ressembler à mon père. Je l’aimais tellement, mais il a été tué lorsque j’avais 4 ans.
À l’âge de 7 ans, ma mère m’a avoué qu’elle n’avait pas les moyens de subvenir aux besoins de notre famille. Quand on n’avait nulle part où manger, ma mère devait emprunter de l'argent et ce n'était pas suffisant pour ses sept enfants. J'ai donc consacré tout mon temps à travailler avec mes deux autres frères.
À l'âge de 10 ans, ma mère m'a annoncé qu'elle avait trouvé une opportunité pour que je puisse étudier. Elle était triste de voir que je restais parfois trois jours sans manger pour nourrir mes sœurs, alors que mes frères et moi devions rapporter de l'argent à la maison pour avoir de quoi manger.
À 11 ans, j’ai finalement découvert l'opportunité dont ma mère m'avait parlé. Un bus est arrivé dans ma ville avec quatre religieuses qui nous ont interrogé, mes deux sœurs et moi-même. Elles m'ont offert l’opportunité de faire des études. Ma mère m'a encouragé à faire des efforts, car sinon, tous mes sacrifices seraient vains.
À mon arrivée à l'école, ma mère m'a dit que je devais faire de mon mieux. Je lui ai promis de faire tout ce qui était en mon pouvoir pour revenir à la maison en ayant réussi.
Au fil du temps, c’était difficile d'être loin d’elle, mais je me rappelais tout ce qu'elle m'avait dit. Je me suis donc efforcé de donner le meilleur de moi-même pour étudier et réussir. Je suis parti en vacances en décembre, mais je voulais retourner à l'école pour continuer d’étudier. Le problème, c'est qu'au fil des jours, je ne gagnais pas d'argent pour rentrer. Avant, avec mes frères et sœurs, nous travaillions ensemble pour gagner de l'argent et payer les frais de transport. Au début, ils insistaient pour que je ne rentre pas, car le coût était trop élevé. Mais je savais que si je laissais passer cette chance, je n'en aurais plus jamais d'autre comme celle-ci.En février, j'étais à l'école Boystown à Guadalajara lorsqu’un incident s’est produit à la maison où mes sœurs vivaient avec mon beau-père : elle a été la cible de tirs sur ordre d'un cartel. La semaine suivante, j'ai reçu une lettre me conseillant de ne pas rentrer, car personne ne savait ce qui allait se passer. Plus tard, en juillet, à mon arrivée, j'ai vu que ma mère et mon beau-père n'étaient pas là.
Ils m'avaient laissé une note écrite disant « nous reviendrons dans 3 mois ». En décembre, ils sont revenus à la maison et m'ont expliqué que ce qui s'était passé ne les concernait pas, mais plutôt les voisins.
Aujourd’hui, j’espère revoir ma famille en sécurité lors de ma prochaine visite et je prie Dieu pour qu’on puisse avoir une nouvelle chance de vivre en paix. En attendant, je fais de mon mieux pour revenir chez moi fort et en ayant atteint mes objectifs, comme je l'ai promis."